Le bioéthanol est le biocarburant le plus utilisé dans le monde. Après le premier choc pétrolier de 1973, le Brésil et des États-Unis ont cherché à diversifier leurs sources d’énergie. Les deux pays ont mis en route des objectifs ambitieux de production de bioéthanol, qui est destiné à être mélangé à l’essence . Aujourd’hui, 10 millions de véhicules FlexFuel sont déjà en circulation dans le monde, dont la moitié aux USA.
Dans l’Union européenne à 27, la production 2009 de bioéthanol s’établit à 28 MhL. La France assure 1/4 de cette production tandis que l’Espagne, l’Allemagne, la Suède, la Belgique, l’Autriche, et la Hongrie produisent les 3/4. Lisez notre article pour savoir où trouver du bioéthanol dans le monde.
Le bioéthanol est considéré comme un produit stratégique en Suède. Le gouvernement a mis en place pour cinq ans une politique de défiscalisation qu’il vient d’ailleurs de proroger jusqu’en 2013.
Résultat,:environ 60 000 véhicules flex-fuel circulent dans le pays grâce à des mesures incitatives, dont la défiscalisation totale du bioéthanol ainsi que des taxes allégées pour les sociétés utilisant les voitures Flex-fuel :
Avec plus de deux millions de voitures flex-fuel vendues en 2009(1), soit 95,6 % des immatriculations de l’année, et une part de 52 % d’éthanol dans la totalité des carburants consommés en 2008 (2), rouler au bioéthanol est devenu une seconde nature pour les automobilistes brésiliens. Tour d’horizon du marché brésilien à la pointe des efforts de réduction des émissions de CO2 dans les transports.
Les bases de cette avance ont été posées il y a plus de tentes ans. Suite au premier choc pétrolier, le Gouvernement brésilien lançait, en 1975, le programme national « ProAlcool » qui positionnait l’éthanol comme alternative prioritaire aux énergies fossiles dans les transports et planifiait le développement d’infrastructures de production et de distribution.
Fondé sur le potentiel de développement de la production domestique (voir ci-dessous), ce choix s’est tout d’abord traduit par la mise en circulation de voitures équipées de moteurs dédiés exclusivement à l’éthanol, puis par l’incorporation croissante d’éthanol dans l’essence conventionnelle, jusqu’à atteindre aujourd’hui un niveau d’incorporation de 25 %, qui ne nécessite pas de spécification particulière pour les moteurs essence récente.
Le développement des biocarburants est l’objet d’une volonté politique constamment réaffirmée par l’Union européenne dans le cadre de sa politique de lutte contre le réchauffement climatique. La Directive Énergies renouvelables adoptées en codécision par le Conseil européen et le Parlement en décembre 2008 fixe à 10 % le taux d’utilisation d’énergie renouvelable dans le secteur des transports d’ici 2020. Mais tous les gouvernements ne sont pas au diapason. En France, le gouvernement a homologué le kit éthanol E85 pour le plus grand bonheur des écologistes.
Le saviez-vous ? Dix-sept des états membres produisent de l’éthanol-carburant. La production a chuté dans 5 des 18 pays producteurs tandis qu’elle augmentait dans 12 autres. Après une croissance modérée en 2007 (11 %), l’augmentation de la production européenne a approché 60 % en 2008.
La production totale estimée de l’UE en 2008 étés de 2,8 milliards de litres contre 1.8 milliard de litres l’année précédente. Cette augmentation conséquente de 56 % provient en grande partie de la croissance de la production française.
Elle a presque doublé, atteignant 1 milliard de litres en 2008 (contre 539 millions en 2007). Ce qui fait de la France le plus gros producteur, suivi par l’Allemagne dont la production (568.5 millions de litres) a aussi augmenté de 32 %. Ensuite vient l’Espagne avec 317 millions de litres.
Produire local, voire équitable ? L’UE a adopté des critères de production durable, mais rien de comparable n’existe pour encadrer les importations. Conséquence, tant en termes de compétitivité que de maintien d’emplois, de nombreuses voix se font entendre contre un recours trop massif aux importations pour atteindre les objectifs. Bruxelles est le cadre “naturel” de ces débats et l’appui européen se révèle indispensable, face notamment aux positions de certaines associations écologistes sur les carburants de première génération.